Les premiers pas dans le monde de l’entreprise s’accompagnent de mille questions, et notamment sur un sujet tabou : la rémunération
Pour vous accompagner dans les débuts de votre carrière, on vous propose de répondre à toutes les questions que vous n’osez pas poser sur le salaire.
On ne vous en voudra jamais d’essayer de négocier, mais il faut le faire avec tact. Et il est tout à fait possible que vous obteniez gain de cause, puisque les grilles de salaire fonctionnent souvent avec des fourchettes, et ne sont qu’indicatives.
« Pour réussir à obtenir plus, les jeunes diplômés peuvent mettre en avant une expérience extra-scolaire : une année de césure, un VIE… », commente Émilie Bonnard, responsable RH. « Ou alors ils peuvent souligner des compétences spécifiques acquises à l’école, dans un cours optionnel par exemple, et qui les font sortir du lot par rapport à ses camarades », complète Alexandra Klamecki, consultante en RH chez Umana.
« Oui, il vaut mieux viser un peu plus haut pour tomber sur le bon chiffre… mais il ne faut pas non plus que ce soit démentiel et paraître irréaliste », affirme Alexandra Klamecki.
Pas forcément. « Il y a des entreprises qui ont une politique stricte d’évolution des salaires, avec par exemple une évolution annuelle, d’autres pas du tout. Cela peut faire l’objet d’une question en entretien d’embauche. On montre que l’on connaît le monde de l’entreprise et que l’on s’intéresse au fonctionnement de sa future boîte », explique Émilie Bonnard.
« Concernant l’entretien annuel, tout dépend des entreprises. Certains managers considèrent qu’il faut parler du salaire à ce moment-là, d’autres au contraire que ce n’est pas le moment. Dans tous les cas, les revalorisations se feront sur un pourcentage de ce qu’on gagne, alors il reste important de bien négocier dès le départ », complète Alexandra Klamecki.
« Ce serait mal vu d’entrer trop dans les détails, mais on peut par exemple demander à connaître de quelle convention collective on va dépendre. Reste plus qu’à la trouver sur internet. On y apprend beaucoup de détails sur ses droits et avantages », assure Émilie Bonnard. Une fois entré dans la boîte, on peut aussi s’adresser aux délégués du personnel pour demander la convention d’entreprise. Ou alors tout simplement glisser un mot aux RH ou à ses collègues, pour en
RCEsavoir plus sur le comité d’entreprise ou les tickets restaurant. En revanche, sachez qu’il y a un avantage obligatoire : le remboursement de la moitié des frais de transport.
« Les entreprises ne prennent pas toutes en compte les mêmes avantages quand elles parlent de rémunération en brut annuel. Pour certaines, il s’agit uniquement du salaire, sans retirer la participation aux tickets restaurant par exemple, et sans ajouter le 13e mois. D’autres vont au contraire prendre en compte tous le détails », résume Alexandra Klamcki. Faites-vous bien préciser à quoi correspond la proposition qu’on vous fait.
Les primes d’intéressement et de participation sont des primes acquises en fonction des bénéfices de l’entreprise. La première est facultative, la seconde est obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Dans tous les cas, pour en connaître les modalités exactes, il faut se pencher sur l’accord conclu au sein de l’entreprise. Le montant peut être identique pour chaque salarié, ou alors proportionnel au salaire de chacun ou au nombre d’heures effectuées. Le salarié peut choisir de toucher la somme, ou de la garder sur un compte-épargne qui le suivra tout au long de sa vie professionnelle, et qui peut être augmenté par l’employeur.
Vous ne serez pas payés si vous posez un congé sans solde ou un congé sabbatique. Le congé payé est la durée de vacances à laquelle vous avez le droit tout en continuant à toucher votre salaire normalement à la fin du mois. Le RTT sert à rattraper les heures que vous avez supposément en trop, dans le cas d’une entreprise qui vous demande d’être présent 39 heures au lieu des 35 minimum légales. Donc pendant vos RTT vous êtes aussi payé normalement puisqu’on estime que les heures sont déjà faites.
L’assurance maladie prévoit un délai de carence de trois jours pendant lesquels vous ne serez pas payé. Puis, vous recevrez une indemnité journalière à partir du quatrième jour, sous réserve de bien avoir fourni un certificat médical. Cependant, des conventions collectives, des accords de branche ou d’entreprise ou le contrat de travail peuvent prévoir le maintien du salaire par l’employeur pendant l’arrêt de travail pour maladie.
À la fin d’un CDD le salarié reçoit son dernier salaire, évidemment, mais aussi le montant équivalent aux congés payés non pris et une prime de précarité équivalente à 10 % du salaire touché tout au long de la période du contrat. Si le CDD est reconduit, la prime de précarité ne tombera qu’une fois, à la fin du dernier contrat. Et si le CDD débouche sur un CDI, la prime de précarité ne sera pas due au salarié… même si celui-ci refuse le contrat, car cela sera perçu comme une démission.
Bien au contraire : le statut cadre a beaucoup d’avantages, mais il a aussi le désavantage de représenter plus de charges pour l’employeur. Cela signifie que l’écart entre votre salaire brut et votre salaire net sera plus élevé.